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128 [i 5^6] JOURNAL
Ce même jour, au pays du Maine et d'Anjou, il y eut un déluge qui causa un notable dommage, et à Boulogne sur mer un tremblement de terre, avec éclairs et tonnerres epouventables. On raconte que, durant cette tempeste, un homme appuie sur le mast de son navire avoit été frappé du tonnerre et jetté en l'eau : si bien qu'il avoit été brûlé et noyé. Sur lequel a été composé cet epitaphe :
Hœrebam malo attonitus, eumftdminis ictu
In médias rapior pracipitatus aquas. Sic ambustus, aquis madidus, sic rapior igné.,
Inque mcam Certant ignis et unda necem, O ca sum horribilem ! mediis me in fluctibus arsit
Ignis, et in mediis ignibus hausit a q ua.
Le premier fevrier, le Roy apprit que les reistres, conduits par le prince de Condé, avoient branqueté la ville de Dijon de ctéux cents mil francs, sauvé la Chartreuse pour douze mil, et rasé Lespeille, maison magnifique du seigneur de Tavannes (0.
Le vendredy 3 fevrier, le roy de Navarre, qui depuis l'évasion de Monsieur avoit fait semblant d'étre en mauvais menage avec lui (a), et n'affecter aucunement
du Mans, et Philippe Hurault, comte *dc Chiverny, dont les Mémoires font partie de cette Collection.
(*; De Tavannes : Guillaume de Saulx,deuxième da nom, bailli et gouverneur de Dijon, lieutenant général en Bourgogne. Il étoit fils da maréchal de Tavannes. — (*} D'étre en mauvais menage avec lui : Le Roi et la Reine mère avoient intérêt à brouiller le duc d'Alençon et le roi de Navarre. Ils se servirent de madame de Sauve, Tune des.plas belles femmes de la cour, dont les deux princes étoient amoureux. Cette dame inspira aux deux priuces une si grande jalousie, et les anima si fort Tun contre l'autre, qu'ils faillirent en venir aux dernières extrémités. La reine de Navarre dissipa cette jalousie. Les deux princes, réunis sans qu'on le sût, résolurent de quitter la cour, où ils étoient
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